EXERCICES

Rubrique passée bien heureusement, nous avons gardé le lien pendant les périodes de restrictions Covid


En cette période de confinement les cotisations des cours non suivis n'ont pas été prélevés. Cependant, je vous propose un TELETHEATRE pour remplacer notre rendez-vous hebdomadaire, diffusez-le si vous voulez :)

En attendant,  avec le sourire, bien pomponnés et chaussés :

TELETHEATRE DU 21 MARS 2020

sur le texte de Jean Rostand Cyrano "Non merci " rechercher sur le net ou me demander par mail

1-Assis à une table, lire le texte à voix haute avec une bougie allumée à hauteur de la bouche : la flamme vacille peut-être, mais ne doit pas s'éteindre-Inspirer calmement et chercher à dire sur le même souffle un maximum d'alexandrins, ne jamais forcer

2- Articulation répéter 40 fois de suite en marquant bien les labiales (consonne articulée avec 1 ou 2 lèvres BPFMV)
"Plus jamais pigeon, plus jamais mouton"

3-Sur un des 3 textes de Devos "un ange passe" ou "matière à rire" ou bien "je suis un imbécile"
l'imprimer ou bien préalablement le copier à la main

1- travail de mémorisation d'un des textes de Devos

2- Quel que soit le texte que vous choisissez, répondez à cette question : qui parle ? pour cerner un personnage. (autant jouer à être quelqu'un d'autre que soi-même, on dit qu 'ensuite dans la vie ça nous aide à la compréhension de l'autre)

4- Sur le Loup et l'agneau de La fontaine
1-Travail de la voix -voix de conteur, voix du loup, voix de l'agneau- médium grave aiguë sans forcer
2-Travail de l'intonation - surprise, assurance, peur, cruauté, calme...

prévoir 1 heure environ si vous voulez tout faire

Tout le meilleur pour vous et la planète,bise

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Téléthéâtre du 21 avril

 Dans l'extrait ci-dessous :

1- Dans quel état est le personnage féminin au début ? à la fin ? sachant qu'il s'agit de dire -comme chez Rostand dans le texte Non Merci- toutes les questions avec une nuance et intention différente ? Et Igor ?

2- Je te propose d'annoter ton texte :   noter les différents états et émotions du personnage en face des lignes concernées, souligner les mots que je souhaite mettre en valeur, positionner des barres obliques aux endroits où je souhaite faire une pause (1 barre petit arrêt, 2 barres plus long, 3 barres encore plus de temps de pause) , souligner les groupes de mots que je veux dire d'une seule traite, un signe +++ quand je veux pousser la voix, un signe ---- à l'inverse, une étoile quand je veux faire naître une image .... enfin à votre convenance

3- Exercice de voix : lire le monologue de façon monotone sur une même note (sans aller dans l'aigu ni dans le grave)

4-Allez on se défoule ! Tu peux interpréter le monologue ! en faisant bien attention à ce que la voix ne monte pas vers l'aigu aux questions, ou si la voix monte , la redescendre sur le groupe de mots suivant.


Agnès Belladone de Jean-Paul Allègre

Acte 2 Scène 1

La scène se passe dans une loge de théâtre après une représentation. 2 personnages : Igor et Agnès

IGOR  Attends. Tu le dis toujours, on ne monte pas sur un plateau  par hasard, il faut un minimum de talent...

AGNES  Exact. Le problème, c'est que tu te contentes du minimum du minimum !

IGOR Quand même !

AGNES Quoi, quand même ? Tu as déjà apporté quelque chose à un texte ? Tu as déjà fait l'effort de pénétrer dans un texte, de chercher à comprendre pourquoi l'auteur voulait que tu dises telle réplique à tel moment, que tu t'exclames ici, que tu te taises ailleurs ? Tu as déjà essayé d'apporter ta part à un spectacle, de le nourrir, d'être sincère, de faire ton travail de comédien, humblement, mais avec orgueil ? Tu as déjà essayé de te battre avec une phrase difficile pour la rendre fluide et musicale, d'aller chercher le petit adjectif qui semblait insignifiant à l'abri de son nom mais qui éclairera toute la tirade si tu trouves le ton juste pour le dire ? Tu as déjà tenté de faire naître un rire dans la salle à partir d'un simple point d'interrogation ? De provoquer une onde d'émotion avec trois points de suspension ? Tu as déjà pensé que, parfois, un petit pas supplémentaire dans un déplacement, un petit geste en plus pour souligner un mot, une main sur le dossier d'une chaise, un sourire qui se fige, peuvent être responsables d'un grand éclat de rire ou d'une petite larme à la paupière d'une jeune fille au milieu de la salle ?

Non, pensez-vous ! Monsieur Robert Parouf a cru que, parce qu'il s'était choisi un pseudonyme qui claque comme une bannière au vent, il était devenu un grand comédien ! Il a estimé que, parce qu'il avait une jolie voix et qu'on le comprenait distinctement dans tous les théâtres, cela suffisait à authentifier son talent ! Que, parce qu'il respectait à peu près les indications de son metteur en scène, il était quitte ! Mais, à la trentième, monsieur Parouf est toujours le même. Il patauge quand il doit patauger et il s'en sort à peu près quand il suffit d'un peu de métier !

Conclusion : nous faisons sourire quand on pourrait déchaîner l'hilarité, nous effleurons la mélancolie au lieu de la partager avec ceux qui ont choisi de nous faire confiance pendant quelques heures. Bref, notre spectacle, qui pourrait être bon, voire excellent, demeure correct, un point c'est tout !

IGOR Je me rends ! Je me constitue prisonnier ! Qu'on m'exécute !

durée environ 40mn


Bisiisssises


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Téléthéâtre du 15 avril

1- Découvrir lors d'une première lecture le poème ci-dessous :

Fantaisie

Gérard de Nerval

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... - et dont je me souviens !

2- Le lire à nouveau, se le mettre "en bouche"  (soit articulation en ouvrant toutes les voyelles, soit en détachant toutes les syllabes, soit en faisant sonner les consonnes, soit en lisant avec un stylo dans la bouche placé horizontalement d'une commissure des lèvres à l'autre ou bien la pointe du stylo tenue seulement par les incisives... éviter les stylos-plume ou bien mordre par l'autre bout !)

3- Le lire à nouveau en l'interprétant à "votre sauce"

4- Le lire à nouveau avec pour objectif dans

le premier quatrain : langage naturel comme si tu t'adresses à quelqu'un (pas récité !)

le second quatrain : pour les 2 premiers vers c'est le moment de ressentir de l'étrangeté, de la joie comme l'annonce d'une bonne nouvelle, comme une délicieuse dégustation de mots et d'images

ensuite je te propose de mettre en image tout ce qui suit jusqu'à "ancien", comme un conteur qui voit ce qu'il raconte ; voir le côteau vert... la rivière... les pieds... les habits anciens etc

2 derniers vers : à toi à ressentir la joie de ce voyage dans le passé, dans cet exercice créatif de l'imaginaire

5- Impro : tu peux raconter à un proche un bon souvenir avec descriptions (travail de visualisation) afin qu'il puisse imaginer lui aussi. Si pas de proche ... proches, il y a le Tél, Whatsapp, Skype, Messenger... ; ces proches loins sont proches quand même.

6- Je te propose de rechercher et écouter une chanson ou une musique qui t' éveille un bon souvenir ; alors tu pourras te la rappeler à chaque fois que tu joueras un personnage qui raconte un souvenir ; et tu joueras "juste", le sourire aux lèvres !

BIIISEEESS

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Téléthéâtre du 6 avril

dans la scène ci-dessous il y a 4 personnages. Le couple  Carole Charles habite à la campagne depuis peu. Ils sont chez eux. Le couple Pierre et Marie sont en voiture. (scène déjà lue ensemble il y a 3 ans je crois avec groupe des anciens)

1- faire une lecture découverte des personnages, didascalies etc s'imaginer les lieux

2- tout lire en recherchant tout particulièrement le naturel (ne pas réciter, sur jouer...), naturel dans l'intonation, juste dans les intentions, volume comme dans la vie, articulation comme dans la vie

3- se choisir un rôle et l'apprendre (bon pour la mémoire) ; et si le coeur vous en dit, téléphonez à un comédien pour que vous vous donniez la réplique par téléphone ou skype.


Extrait

CAROLE : (fait griller des tartines dans le grille pain) Je suis contente que Pierre et Marie viennent enfin nous rendre une petite visite, on va passer un week-end sympa ...Tiens fais moi penser à enlever le répondeur !

Entrée de Charles

CHARLES : Non surtout pas !!!!
CAROLE : Ben pourquoi ?
CHARLES : J'attends un coup de fil de mon éditrice ...Si elle m'annonce une mauvaise nouvelle, il y aura plus de distance entre mon oreille et sa voix ... J'ai l'impression que ça fera moins mal, c'est psychologique ...
CAROLE : Mais si c'est une bonne nouvelle ?
CHARLES : Eh bien Je pourrais te serrer dans mes bras c'est le kit mains libres !!!!! (Il la serre dans ses bras. Les tartines brûlent, le grille pain fume et Carole jette de l'eau dessus)
CHARLES : La résistance, putain ! La résistance !
CAROLE : Tu ne m'avais pas dit que tu écrivais sur Jean Moulin !!!
CHARLES : Ah trop drôle !!! N'empêche que le grille pain est mort lui et pas en détention !!!
CAROLE : Ah ... et moi qui avais prévu de faire des toasts pour ce soir ...Du foie gras sur des toasts ...Dommage !
CHARLES : Bon je vais le réparer .... Parce qu'en cuisine je compte beaucoup sur ce que tu ne fais pas toi-même ; genre le pain et le foie gras, l'eau, les serviettes en papier tout ça ....
Charles se met à réparer le grille pain,

Le téléphone sonne, On entend
Le message : « Bonjour, vous êtes bien chez Carole et Charles nous ne sommes pas là , peut être au jardin , merci de laisser un message » puis le BIP .

Carole et Charles écoute au cas où se serait l'éditrice ....
Pierre et Marie sont en voiture

PIERRE : Bon il y a marqué quoi sur la carte, c'est quoi le nom du village ?
MARIE : (déchiffrant la carte) Mi....Che....Lin, on vient de passer à Michelin, c'est ça !!!! On est à Michelin !!!
PIERRE : NON !!! On n'est pas à Michelin ! Tu es tout simplement sur la couverture et plus sur la carte !!!Et d'ailleurs tu pourras remarquer que c'est tout vert et qu'il y a un bibendum et ça veut pas dire qu'on passe dans une forêt où vit un géant ! Donne moi cette carte ! Putain, les femmes vous ne savez pas vous projeter en 3D.
MARIE : Parce que toi tu sais te projeter dans la troisième dimension peut être ? Parce que toi tu sais te projeter dans la troisième dimension peut être ! Ah ben ça doit être joli à voir PFFF
Pendant ce début de conversation Carole et Charles se sont rapprochés du répondeur ...
CAROLE : Mais c'est Pierre !!! Ça m'est déjà arrivé : il a mal verrouillé son clavier de portable. Il a dû appuyer sur une touche qui recompose le dernier numéro qu'il a fait et voilà ! Il nous a appelé sans savoir, il ne sait pas qu'on entend ...
CHARLES : (amusé de la situation mais un peu gêné, il commente comme un gosse) Délicat ...Ah ça c'est fort quand même ! En plus ...Aie Aie aie Ils s'engueulent ...Oh Non ! Ils se sont perdus pour venir ... Oh les cons !!! Il faut couper ça, ce n'est pas bien, c'est mal. C'est très, très, gênant. Drôle. Mais gênant. Mais drôle .Mais gênant ....Mais drôle.
CAROLE : Oh oui c'est drôle ! Déjà, je pensais que c'était le couple idéal, je vois bien qu'ils s'engueulent comme tout le monde.
Marie et Pierre sont toujours en voiture
MARIE : Oui et bien je te signale que c'est pas évident !!! Parce que c'est tout petit, les chemins sont tout petits alors ...
PIERRE : Évidement que c'est tout petit ! On n'a jamais fait des cartes grandeur nature ! La carte grandeur nature on est en train de rouler dessus, je te signale. Ça s'appelle la Terre.
MARIE : Oh ça va Monsieur « plus intelligent que tout le monde » !
PIERRE : Bon en tout cas on est paumés. Et puis c'est pas possible qu'il n'y ait pas âme qui vive dans ce trou ...remarque vu comme c'est moche ...Et puis c'est pas ici qu'ils ont inventé le beau temps !!! Et le plan que Charles nous a fait sur une serviette au resto, il est où ?
MARIE : Je me suis mouchée dedans. Oui, il n'y avait plus de Kleenex ...J'ai pas fait attention
PIERRE : Bon eh bien file quand même !
MARIE : Oh non !
PIERRE : Ça fait 5 ans qu'on est ensemble tu vas pas me la jouer pudique ...de la morve c'est de la morve !!! Allez donne.
MARIE : Jamais plutôt crever ! Je ne me suis pas enquiquinée pendant 5 ans à préserver mon couple en portant des porte-jarretelles tous les jours, en allant aux toilettes rarement et HYPER discrètement, pour que tout foire à cause d'une glaire !!! De toute façon je l'ai jeté ...et puis ça ressemble à un acte manqué car je n'ai pas envie d'y aller. Je n'ai pas envie d'y aller !!!!!
La mine de Charles et Carole commence à être moins détendue. Ils sont dépités
CHARLES : Drôle ...mais gênant ...Mais VRAIMENT gênant !
PIERRE : Et moi donc !!!! Tu crois que ça m'enchante de faire ma BA de l'année ? Ça me gave oui !!!!Depuis le temps qu'ils nous bassinent avec ça !!!! Je rate un golf avec Paul !!!!!
MARIE : Et moi je devais me faire décoller les racines, c'est foutu !
PIERRE : Tu les feras décoller un autre jour ! De toute façon dans ce trou à rats, tu seras toujours la plus belle ...y a pas de mal !!!
MARIE : Oh Amour, bijou, joujou, hibou, pou ....
PIERRE : Non mais qu'elle idée d'aller s'enterrer dans un trou pareil alors qu'on est même pas mort !
MARIE : Tu vois ça ne m'étonne pas ce que tu dis, Carole elle change je trouve. Elle ne s'habille plus, ne se maquille plus, elle ne vient plus faire les soldes. On a plus beaucoup de sujet de conversation ...Elle se néglige tout bonnement !!!!
CAROLE : Négligée mon cul ouais !!!!
PIERRE : Il fut un temps où vous étiez copine comme cochonne !!!!
MARIE : Charles était ton meilleur ami ...alors...par la force des choses. Et quand on faisait de la danse ensemble, c'était drôle. Tu l'aurais vue ! Un vrai veau ! Aucune grâce ...Et puis alors la cuisine !!!! Hein !!!! (Ils rient) Non mais hein ?????
PIERRE : Ah ouais !!!!
Charles rigole aussi mais Carole lui jette un regard noir !
MARIE : Ah tu vois je rigole trop ...PFFFFF
CAROLE : Tu vas voir tu vas pas rire longtemps, toi !
MARIE : Non mais c'est dégueulasse ce qu'elle fait à manger !!!! Pour une femme ne pas savoir cuisiner et recevoir à notre époque moi ça me gêne ! Et puis on a droit au foie gras à chaque fois !!!Tout ça parce que c'est pas elle qui le fait ...Tu peux être sûr, Noël, pas Noël on y a droit
PIERRE : Si elle n'invente pas une recette on aura de la chance !
MARIE : Du foie gras je veux bien !!!! MAIS DU BON !!!!!
CHARLES : MAIS arrêtez !!!!
PIERRE : Je te parie que je vais devoir me taper son dernier roman !!!! Déjà que j'ai pas lu l'autre !!!!Je me suis endormi dessus ! Très soporifique ! Il est à côté de la plaque ...Tiens son premier roman je l'ai filé à une copine éditrice, elle ne l'a pas lu non plus ...Elle doit l'appeler ce week-end pour lui dire NON ....
CHARLES): (les dents serrées Ah le connard !!! Il parle la langue de pute couramment lui ! Il a dû faire langue de pute en deuxième langue !
PIERRE : Il devrait se remettre en question et faire quelque chose de moins prétentieux ...Y a bien un truc où il doit être doué, je sais pas moi : le jardinage. Au moins il pourra rester intègre puisque monsieur n'accepte aucune commande, seulement l'intégrité ça nourrit pas son homme ....
MARIE : C'est vrai, nos chemins divergent, on ne se comprend plus: ils rament et nous on gagne bien notre vie, ça crée un fossé ...On ne voit plus les choses de la même façon hein ...les vacances, nous c'est Club Med et eux guide du routard ...
PIERRE : Enfin bon, on va pas en rajouter non plus, on est tout près ...On y va tant pis un week-end de foutu ...C'est qu'un mauvais moment à passer ...C'est là qu'on tourne ?
MARIE : Euh.... oui presque sûre ....
PIERRE : Presque sûre mais ça veut rien dire !!! Bon je tourne !
Au fait tu sais qu'ils n'ont toujours pas de voiture ? Ils roulent à moto !!!! Easy Rider ! Ils sont restés coincés à Woodstock. Ils fument un « pétte » de temps en temps ... des bobos sans les pépettes ...
MARIE : On a oublié d'acheter un cadeau !!!!
PIERRE : T'inquiète dans le coffre j'ai une caisse de Dom Pérignon qu'un client m' a offert, je leur donnerai une bouteille ....
MARIE : Ah toi alors, t'es merveilleux !!!! Dis t'as pas un peu forcé sur les UV, t'as les pores tous dilatés, mon chéri !!!!
Carole s'est levée, livide, elle coupe le répondeur, Charles prend le téléphone et raccroche plusieurs fois en colère ...
CAROLE : Tu permets je vais vomir !
CHARLES : Ouais, ouais , ouais ....OUAIS !!!!Eh bien ouais ouais ...Ça fait juste l'effet d'une bonne baie vitrée qui s'écoule sur ma gueule ...ouais ouais ouais . Putain je suis dégoûté quoi!!!
CAROLE : Je suis dégoûtée...
CHARLES : Non c'est tout simplement immonde, je je ....
CAROLE : Putain ça fait mal, les putes !!!!
CHARLES : Alors ça c'est formidable, ils sont d'une banalité finalement ... Parce que tous les couples du monde entier, c'est systématique : dés qu 'ils montent dans leur voiture ils disent du mal des gens ...C'est en option : ABS, double Airbag GPS et langue de pute en série !!!
CAROLE : Fais moi penser de ne jamais acheter de voiture ça rend con !!!
CHARLES : Bon appelle les tout de suite ces enfoirés, on annule !!!!
CAROLE : Ah non alors !
CHARLES : Attends nos meilleurs amis nous détestent et toi tu veux les accueillir avec un collier de fleurs autour du cou en jouant du « youkoulélé » ? ...ces connards
CAROLE : Non mais on va pas passer à côté d'une si belle partie de rigolade ...Ils ne savent pas qu'on sait ....On va voir à quel point ils sont faux culs !!!! Ça va être rigolo !!!!
CHARLES : Rigolo, rigolo ....je ne suis pas sûr qu'on ait le même sens du rigolo ....
CAROLE : On pourra juger de leur capacité de comédiens ...
CHARLES : Euh toi t'es perverse ! Je ne saurai pas jouer la comédie moi !
CAROLE : Écoute on a le choix entre un week-end de rigolade ou un week-end de déprime.
CHARLES : Oui ça peut être drôle, mais dangereux ...Mais drôle, mais dangereux
CAROLE : Mais DROLE !!!!
(On entend la sonnerie de la porte )

CHARLES :Merde, merde, merde, merde les voilà déjà ..... Bon allez ... j'ouvre. Alors !!!! Vous vous êtes perdus ou quoi ?
PIERRE : Non! Non ! Tu penses avec le plan que tu nous avais fait , c'était les doigts dans le nez !!! Les doigts dans le nez hein Marie ?
CHARLES : Ah elle est bonne celle là ! Les doigts dans le nez !
Regard assassin de Marie
MARIE : Carole t'es superbe !!
PIERRE ET MARIE : (super faux culs) Mais qu'est-ce qu'on est contents de vous voir !!!!!
CAROLE ET CHARLES : Et nous donc !!!! On va bien s'amuser...

Bise

have a good day !

Béatrice

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TELETHEATRE DU LUNDI 30 MARS 2020

1- lire le texte suivant avec un stylo en travers de la  bouche sans ton (comme un chien qui a un os dans sa gueule) stylo appuyé sur les commissures des lèvres, puis le relire sans le stylo (légèreté de votre articulation assurée)

Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'oeil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut, la démarche ferme et délibérée. Il parle avec confiance ; il fait répéter celui qui l'entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu'il lui dit. Il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie. Il occupe à table et à la promenade plus de place qu'un autre. Il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s'arrête, et l'on s'arrête ; il continue de marcher, et l'on marche : tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole : on ne l'interrompt pas, on l'écoute aussi longtemps qu'il veut parler ; on est de son avis, on croit les nouvelles qu'il débite. S'il s'assied, vous le voyez s'enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l'une sur l'autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté et par audace. Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps ; il se croit du talent et de l'esprit. Il est riche.

La Bruyère Les caractères "Des biens de fortune" 1688

2- interpréter le texte précédent Giton avec énergie, force, vanité.. comme si vous étiez Giton (ressentez vous de la force "pour de vrai" pour jouer vrai" ?)

3- Interprétation du texte suivant Phédon : lecture avec fragilité, faiblesse, incertitude... comme si vous étiez Phédon (ressentez vous de la faiblesse  "pour de vrai" pour jouer vrai ?)

Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre; il dort peu, et d'un sommeil fort léger; il est abstrait, rêveur, et il a avec de l'esprit l'air d'un stupide: il oublie de dire ce qu'il sait, ou de parler d'événements qui lui sont connus; et s'il le fait quelquefois, il s'en tire mal, il croit peser à ceux à qui il parle, il conte brièvement, mais froidement; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé; il est mystérieux sur ses affaires, quelquefois menteur; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent. Il n'est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle pour discourir; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et il se retire si on le regarde. Il n'occupe point de lieu, il ne tient point de place; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur ses yeux pour n'être point vu; il se replie et se renferme dans son manteau; il n'y a point de rues ni de galeries si embarrassées et si remplies de monde, où il ne trouve moyen de passer sans effort, et de se couler sans être aperçu. Si on le prie de s'asseoir, il se met à peine sur le bord d'un siège; il parle bas dans la conversation, et il articule mal; libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère. Il n'ouvre la bouche que pour répondre; il tousse, il se mouche sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu'il soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c'est à l'insu de la compagnie: il n'en coûte à personne ni salut ni compliment. Il est pauvre.

4- et ensuite dessiner ou décrire comment ce personnage serait habillé, quel métier il aurait, loisirs... à notre époque en 2020 (vous ouvrez les portes de l'imaginaire...)

5- et enfin si vous n'avez pas mémorisé parfaitement le texte de la semaine dernière de Devos ("parfaitement" ça veut dire être capable de le dire à vive allure sans ton en faisant une autre action par ex le ménage, ou en dessinant), vous pouvez attaquer un nouveau texte One man show ou One women show à votre guise ! hé hé on verra tout cela à notre reprise.

BISES

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